Pourquoi un abécédaire ?
Il y a plusieurs années déjà j’avais entamé une recherche (dans le cadre du Séminaire itinérant acteurs sociaux : une formation pour adultes porté par le réseau des Crefads et validée par un Diplôme de hautes étude en pratique social) dont la question était « Comment être au milieu sans être au centre ? » – ancré dans mon engagement professionnel de l’époque : la coordination de réseau en milieu alternatif. Face à ma difficulté personnelle a entrer dans une écriture linéaire, j’avais déjà envisagé le format de l’abécédaire comme une porte de sortie. À l’usage, j’avais apprécié sa forme plus poreuse à la complexité et non directive pour le lecteur, qui peut nourrir son expérience des ressources qu’il introduit, sans lui imposer le chemin parcouru ou la logique expérientielle de la personne qui le fabrique ou le réunit. Micropolitiques des groupes, pour une écologie des pratiques collectives écrit par David Vercauteren avec la collaboration de Thierry Müller et Olivier Crabbé m’était alors tombé entre les mains comme un exemple des plus parlants.
Inclure dans l’installation : « Moi, forêt » un abécédaire est tombé sous le sens lorsque le besoin de lier ma bibliothèque, à ce que j’avais envie de partager de mon expérience du moment, c’est fait sentir. Tout à commencer avec la lecture de Jean Hegland Dans la forêt, un roman d’anticipation abordant la question de l’effondrement. Sous la forme du journal d’une jeune fille de dix-huit ans, férue de lecture, le récit intègre d’une manière particulièrement subtile des définitions de l’encyclopédie que la jeune fille parcours méthodiquement.
C’est l’éclairage du terme « Vierge » qui y est relatée p. 270 qui soulignera l’évidence, en apportant la première définition. Une définition qui en trois phrases seulement pose les grandes voies de cette première mouture d’abécédaire dont quelque chose me dit qu’il pourrait être sans fin…