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É comme Écoféminisme

21 octobre 2019 - Ressources

É comme Écoféminisme

L’articulation qu’opère les écoféministes entre les femmes et la nature s’élabore au cours de leurs mobilisations. Il ne s’agit pas d’abord d’une articulation savante et abstraite entre la question de l’oppression des femmes et la destruction de la nature, mais de l’expérience collective, de centaines voire de milliers de femmes, face à la menace que fait peser sur leur vie et celle de leurs enfants[…] l’idéologie techniciste, militariste et viriliste. […] Pour reprendre les termes de l’une d’entre elles, c’est la même société qui valorise une culture de guerre dans laquelle les femmes peuvent être violées, insultées, agressées aussi bien chez elles que dans la rue ; c’est la même culture qui entretien un rapport de destruction à l’égard de la nature et de haine envers les femmes, c’est donc cette culture dans sont ensemble qu’il s’agit de changer.
[…]Cette double dévalorisation des femmes et de la nature prend place au sein du dualisme nature/culture qui caractérise fondamentalement notre culture et que les éco-féministes ont largement contribué à mettre au
jour : le monde – ou plutôt notre monde – s’ordonne autour de deux dimensions hiérarchiquement articulées l’une à l’autre. D’un côté, la matière, la corruption, l’impureté, le sensible, l’irrationnel, la sexualité, les femmes, la nature ; de l’autre, la raison, l’esprit, la culture, la pureté, la transcendance, le sacré, les hommes.

[…] La force de l’écoféminisme est d’avoir réussi à retourner cette association négative des femmes avec la nature propre à notre culture patriarcale, qui nous coupe nous-même comme de la nature/terre, en objet de revendication et de lutte politique qui concerne potentiellement tout le monde. […] Faire de l’écologie un enjeu de reproduction au sens large, de reproduction sociale, renvoie à l’ensemble des conditions sociales, économiques, biologiques, culturelles, politiques ou encore affectives, nécessaire à la création et à l’entretien des communautés humaines et non humaines.

Extrait de l’introduction de Reclaim, recueil de textes écoféministes choisis et présentés par Emilie Hache, éditions Cambourakis, p.19-20-25

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