RÉCOLTES

Menu

P comme (néo)Paganisme

23 juin 2021 - Ressources

P comme (néo)Paganisme

En allant chercher dans la religion des points d’appui pour construire l’émancipation des femmes, le néo-paganisme féministe de Starhawk s’inscrit dans la longue tradition nord-américaine des mouvements de libération enracinés dans la spiritualité – les quakers, le mouvement noir nationaliste et ses liens avec l’islam, ou encore les traditions spirituelles des Indiens-Américains. Centré autour d’une déesse immanente et non d’un dieu (mâle, exclusif et transcendant), ce néo-paganisme se veut une véritable « re-création » bien plus qu’une réactivation d’une tradition passée, mettant radicalement en cause l’idéologie patriarcale présente notamment dans la religion chrétienne. Se nommer « sorcière » c’est tout à la foi « s’identifier aux victimes qu’ont faites de tout temps la misogynie et la persécution religieuse […] et rendre aux femmes le droit d’être fortes, puissante et même dangereuses. » Toutes insistent sur ce qu’une telle religion a eut d’émancipateur – pour leur estime d’elles-mêmes, pour réévaluer leur corps comme quelque chose qui compte, pour s’autoriser à penser, à expérimenter une forme de pouvoir, etc.

Extrait de la préface de Emilie Hache de Rêver l’obscure. Femmes, magie et politique, Starhawk, éditions Cambourakis, p.10